Autour de 20h, l’Alhambra bascule dans la pénombre, une scène s’esquisse. Un moment que la DL Team, invitée pour l’occasion, ne pouvait manquer sous aucun prétexte, immortalisé par la virtuosité indicible de Xue X. (photographe DLT), derrière son objectif.



Sur scène, Leafar Seyer, seul au micro. À ses flancs, deux silhouettes tatouées, crânes rasés, lunettes noires, machettes immobiles. Le dispositif n’est pas un gadget; il dessine une frontière et raconte déjà une vie. On comprend d’emblée que PRAYERS ne joue pas avec l’esthétique: il raconte une histoire, vécue par tant de Latinos. Élevé à San Diego, traversé par la culture chicana, passé par un gang pour protéger son père, Seyer a déplacé la violence vers l’art. Les morceaux, courts et fronts nus, frappent comme autant d’incantations urbaines. La scène, volontairement dépouillée, resserre le regard sur la diction, la cadence, l’intention. Mais quand “Perfect for You” surgit, dédié à Kat Von D sa femme, la tension se fendille; des images d’elle défilent en arrière‑plan, et l’on perçoit, sous l’armure, une tendresse tenace. Le set se referme comme il s’est ouvert: sans concessions, tenu par une cohérence qui prime sur la démonstration.



Le noir s’étire près d’une heure et demie plus tard, lorsqu’une nappe de synthés finit par habiter l’air. La magnifique “With You” débute. La salle respire dans ce halo éthéré avant que “Vampire Love” n’ajoute une pulsation disco wave qui allège la gravité du grain sans en gommer l’ombre. Tout l’équilibre de Kat Von D est là, du froid du synthétique à la chaleur des guitares. Sammi Doll, sa fidèle bras droit, tient l’ossature avec précision, tandis que la voix de Kat, tantôt grave, droite tantôt sans vibrato décoratif, prend en confiance.



Les courants dark wave, new wave, post‑punk, synthwave se succèdent. L’album My Side of the Mountain fournit un panel de titres plus envoûtants les uns que les autres. Love Made Me Do It est effleuré par “Intro” et “Exorcism”, puis, une reprise enregistrée d’“All By Myself” se risque au romantisme noir.


Entre deux séquences, Kat change de tenue pour, elle aussi, changer de ton. Combinaison noire aux accents d’armure, chevelure corbeau libérée. Une nouvelle narration commence, comme un H. P. Lovecraft à livre ouvert.
Leafar Seyer rejoint Kat pour “Dead” et “Black Leather”. Comme en un point cardinal, les deux artistes ne narrent pas forcément le même récit, et pourtant se rejoignent.
Coordination & contenu médiatique : Demona Lauren
Photographie exclusive Paris : Xue, DL Team



















































